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Point de vue /

Les 5 langages de la reconnaissance

Cofounder & CEO

Nous avons tous besoin de reconnaissance, mais nous valorisons différemment chaque marque d’attention. En effet, nous ne sommes pas également sensibles aux mêmes intentions : nous ne parlons tout simplement pas le même langage de la reconnaissance.

Etudions ensemble quels sont les langages de la reconnaissance et découvrez quels sont les vôtres...

 

Les langages de la reconnaissance, quézako?

 

Chaque individu possède un langage primaire et un langage secondaire de la reconnaissance. Il peut être en outre insensible - voire complètement déprécier - un dernier langage : le langage dissident.

Les langages primaire et secondaire regroupent des marques d’attention qui nous touchent particulièrement. Si l'on sera particulièrement sensible à son langage primaire, le langage secondaire est une très bonne alternative pour varier les façons d’exprimer de la reconnaissance - un critère fondamental à ce qu’elle ne perde pas en impact à moyen et long termes.

Le langage dissident regroupe quant à lui les marques d’attention qui ne nous touchent pas, ou pire, qui nous mettent mal à l’aise ou font remonter des sentiments négatifs. Non seulement nous ne percevrons pas les bonnes intentions passant par ce langage, et nous pourrons même ressentir des griefs envers la personne qui a exprimé son attention au travers de ce langage.

Prenons l'exemple de Emma qui a pour langage dissident les Services Rendus, contrairement à Georges, dont les Services Rendus sont le langage primaire. Pour lui témoigner de la reconnaissance, Georges aura naturellement tendance à proposer son aide à Emma, lui-même se sentant valorisé lorsque l’on en fait de même pour lui. Emma risque en revanche de ne pas apprécier le geste de Georges à sa juste valeur (ne se sentant pas spécialement reconnue), ou même de mal le prendre (“Georges pense que je suis moins capable que lui”)... ce qui peut mener à des tensions alors que tout partait d’une bonne attention.

Voyons désormais quels sont ces fameux langages de la reconnaissance !

 

 

Les Mots Valorisants

 

Sentiments positifs ❤️  

Lorsqu’il est apprécié, ce langage est exprimé par des mots (écrits ou oraux, privés ou publics) soulignant l’individu et/ou sa contribution. Les collaborateurs sensibles aux Mots Valorisants ressentent la dimension collective par les encouragements échangés entre collègues. Ils ont besoin des mots pour sentir que leur contribution compte et que les autres ont conscience des efforts ou de la qualité du travail qui ont été fournis. Ils ont également besoin des mots pour se sentir appréciés et intégrés à leur équipe.

En cas de manque 💔  

S’il est relativement facile de leur témoigner de la reconnaissance, les collaborateurs sensibles aux mots valorisants sont probablement les individus qui ont besoin de recevoir des marques de considération le plus fréquemment. En cas contraire, ils ressentiront de la démotivation et d’une grande perte de confiance en soi.

Pour eux, il est facile de dire bravo ou merci. Ils estiment donc que les mots ne demandent pas d’efforts de la part de leur collègues. S’ils n’en reçoivent pas suffisamment, ils auront tendance à le vivre comme un manque de considération à leur égard. 

S’il est exprimé de la mauvaise façon, auprès des mauvaises personnes 🖤

Lorsqu’il est déprécié ou mal interprété, le sentiment ressenti est souvent une grande gêne. Celui-ci provient soit du syndrome de l’imposteur, soit d’une réticence particulière au fait d’être mis en avant. Il viendra également d’une tendance à minimiser le travail accompli, en estimant que la contribution n’a rien d’exceptionnel.

Il peut également avoir un impact neutre, lorsque le collaborateur estime que les mots ne sont pas assez tangibles et ne sont pas toujours honnêtes. Dans ce cas de figure, le collaborateur a une grosse préférence pour les actes qui viennent donner de la véracité aux paroles (“ils disent qu’ils apprécient mon travail, mais ils l’auraient montré d’une façon plus concrète si c’était le cas”).

Enfin et comme pour tout langage, certains collaborateurs y sont simplement insensibles parce qu’il leur paraît complètement normal d’être remerciés ou encouragés de façon verbale. Ceux-ci ne se sentiront pas particulièrement reconnus par les mots, mais ils pourront ressentir certaines caractéristiques liées au manque de reconnaissance mentionnées ci-dessus s’ils n’en reçoivent pas assez sur le long terme.

 

Les Moments Privilégiés

 

 

Sentiments positifs ❤️

Lorsqu’il est apprécié, ce langage est principalement exprimé par le temps de qualité accordé au collaborateur. Dans une société où le temps devient la ressource la plus précieuse, les collaborateurs sensibles aux moments privilégiés apprécieront le fait qu’on prenne le temps de faire un entretien 1:1 pour les écouter, de faire des pauses ou déjeuners en équipe, de prendre en compte leur avis et d’accorder une attention inébranlable lorsqu’ils expriment quelque chose qui leur tient à coeur.

Pour les collaborateurs appréciant ce langage, les moments privilégiés sont en tout cas la meilleure façon de leur faire ressentir une cohésion d’équipe, de leur montrer que leur avis compte et de leur faire gagner en confiance.

En cas de manque 💔 

S’ils ne bénéficient pas suffisamment de moments privilégiés, les collaborateurs sensibles à ce langage ressentent avant tout un grand manque de considération, qui se traduira par un manque de motivation.

Ils auront rapidement le sentiment que leur avis, leur opinion n’a pas d’importance (“s’ils ne m’écoutent pas, c’est que ce que je pense ne compte pas”), et perdront à leur tour le sens de leur mission (“si on ne demande pas mon avis, c’est que mon travail n’impacte finalement pas le reste des missions”).

S’il est exprimé de la mauvaise façon, auprès des mauvaises personnes 🖤

Les collaborateurs peuvent déprécier - ou ne guère apprécier - ce langage pour trois principales raisons.

Au lieu de se sentir valorisés, certains collaborateurs peuvent ressentir du stress et de la pression lorsqu’on leur demande leur avis ou lorsqu’on leur accorde une attention trop prononcée. 

D’autres, souvent très sensibles à leur organisation, préféreront des échanges rapides et dynamiques - parfois même très directs - et verront les moments privilégiés comme une perte de temps.

Les derniers, et probablement les plus extrêmes, ont également une volonté de conserver des barrières entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle, et n’apprécient donc pas tous les moments qui peuvent déplacer leurs frontières.

 

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Enfin et comme pour tout langage, certains collaborateurs y sont simplement insensibles parce qu’il leur paraît complètement normal de se voir accorder du temps. Ceux-ci ne se sentiront pas particulièrement reconnus par les moments privilégiés, mais ils pourront ressentir certaines caractéristiques liées au manque de reconnaissance mentionnées ci-dessus s’ils ne bénéficient pas suffisamment de ce type d’attention sur le long terme.

 

Les Services Rendus

Sentiments positifs ❤️ 

Pour les collaborateurs qui l’apprécient, ce langage se traduit principalement par des coups de main de leurs collègues dans des tâches qui ne leur étaient pas attribuées. Il passe également par des services rendus au collaborateur, en lien ou non avec le travail : déplacement d’un rendez-vous, aménagement exceptionnel du temps de travail, aide sur une question personnelle.

Les collaborateurs sensibles à ce langage sont probablement ceux qui voient le travail et la mission de l’entreprise dans sa plus grande globalité. Pour ces collaborateurs, les services rendus sont ainsi une marque forte, témoin de l’importance de l’esprit collectif de leur entreprise. Ils ressentent d’autant plus d’énergie, d’autant plus de responsabilité qu’ils travaillent en équipe.

En cas de manque 💔 

S’ils ne bénéficient pas suffisamment de coups de main ou de services de leurs collègues, les collaborateurs sensibles à ce langage peuvent se sentir submergés et se démotiver.

Ils se sentiront d’abord très seuls, et auront le sentiment que leur entreprise manque considérablement d’esprit d’équipe. Contre-intuitivement, ils se sentiront parfois moins responsables de leurs missions. Ils perdront en tout cas leur principale source d’énergie et auront beaucoup de difficulté à aller au bout de leurs tâches.

À noter que ces collaborateurs pourront ressentir également plus facilement certaines frustrations. Si un collègue refuse de les aider alors qu’ils ont le sentiment qu’il a la ressource pour le faire, ils auront tendance à le prendre personnellement. Ils pourront avoir le sentiment que leur collègue ne tient à pas à eux, ou même y percevoir une marque d’hostilité. Et réciproquement, si un collègue refuse leur aide.

S’il est exprimé de la mauvaise façon, auprès des mauvaises personnes 🖤 

Lorsqu’il est déprécié ou mal interprété, c’est principalement pour trois raisons.

La première peut être liée à un sens du détail très poussé. Le collaborateur a une idée très précise de la façon dont il souhaite qu’une tâche soit effectuée et n’apprécie pas qu’elle soit faite à sa place.

Le collaborateur qui déprécie ce langage peut aussi se sentir remis en question. Au lieu de ressentir de la reconnaissance, le collaborateur se sentira attaqué.

La troisième raison est liée à une interprétation de l’aide comme une prise en pitié. 

Ces trois raisons peuvent être en outre empirées par un sentiment de redevabilité auprès de leurs collègues, pour un geste pourtant déjà très peu apprécié.

Enfin et comme pour tout langage, certains collaborateurs y sont simplement insensibles parce qu’il leur paraît complètement normal de recevoir des coups de main ou de se faire dépanner par leurs collègues. Ceux-ci ne se sentiront pas particulièrement reconnus par les services rendus, mais ils pourront ressentir certaines caractéristiques liées au manque de reconnaissance mentionnées ci-dessus sur le long terme s’ils ne bénéficient pas suffisamment de coups de main.

 

Les Cadeaux Attentionnés

Sentiments positifs ❤️

Pour les collaborateurs réceptifs à ce langage, les cadeaux tangibles sont les plus belles preuves de considération. Les collaborateurs sont moins touchés par le fait de recevoir un cadeau en lui-même que le fait qu’il ait été choisi spécialement pour lui plaire. 

Les collaborateurs sensibles à ce langage interprètent souvent ces cadeaux (monétaires ou non) comme un véritable effort de la part de leur employeur ou de leurs collègues (financier, en temps, en pensées, en souci du détail). Ils y voient une marque de considération forte, tant pour leur contribution que pour pour leur personne.

En cas de manque 💔 

Étant probablement le langage le plus porté sur l’effet de surprise, il est difficile pour les collaborateurs sensibles à ce langage de se dire en manque de cadeaux attentionnés. Néanmoins, on peut distinguer deux légères tendances qui peuvent peser sur leur motivation.

Le premier ressenti porte principalement sur la reconnaissance de l’individu. Le manque de cadeaux attentionnés peut être perçu comme une volonté de mettre des barrières entre vie personnelle et vie professionnelle

Le second est davantage ressenti dans un contexte de reconnaissance des façons de travailler et des résultats. Le collaborateur peut en effet remettre peu à peu en cause la qualité de ses contributions (“si je ne suis pas récompensé par quoi que ce soit de tangible, peut-être qu’au fond ils ne sont pas satisfaits de moi”). 

S’il est exprimé de la mauvaise façon, auprès des mauvaises personnes 🖤 

Les collaborateurs qui déprécient ce langage peuvent se distinguer en trois catégories.

Les premiers n’apprécient guère les cadeaux attentionnés parce qu’ils sont gênés, ou qu’ils estiment ne pas les mériter.

Même en comprenant qu’ils partent d’une bonne attention, les seconds sont presque hostiles aux cadeaux, même attentionnés. Ceux-ci ne se sentent pas particulièrement touchés par les marques de reconnaissance tangibles - quelles qu’elles soient - et se sentent très redevables pour quelque chose qu’ils n’ont même pas apprécié.

Les derniers sont peut-être les plus méfiants. Ceux-ci vont jusqu’à déprécier l’attention en elle-même, en estimant qu’elle peut être une façon de les acheter. Ils voient dans les marques d’attention tangibles des tentatives pour les manipuler, et risquent de s’en offusquer.

 

 

Enfin et comme pour tout langage, certains collaborateurs y sont simplement insensibles parce qu’il leur paraît complètement normal de recevoir des primes, cadeaux ou récompenses tangibles. Ceux-ci ne se sentiront pas particulièrement reconnus par les cadeaux attentionnés, mais ils pourront ressentir certaines caractéristiques liées au manque de reconnaissance mentionnées ci-dessus sur le long terme s’ils ne reçoivent pas suffisamment de cadeaux tangibles.

 

Les Interactions Physiques

Sentiments positifs ❤️ 

Lorsqu’il est apprécié, ce langage regroupe tous les moments d’interactions physiques : passant des pures poignée de main, high fives et tapes d’encouragement à plus généralement des sourires, apéros, des événements ou activités qui invitent les collègues à interagir davantage ensemble, en personne.

Pour les collaborateurs qui y sont sensibles, le langage corporel ne ment pas. Lorsque l’on salue un collègue par une marque physique, on renforce son sentiment d’appartenance au groupe. Lorsque l’on sourit spontanément en apprenant une bonne nouvelle, il n’y a pas de plus belle preuve de satisfaction.

Pour eux, avoir des interactions physiques, c’est ainsi faire preuve d’humanité au travail, et montrer un sens prononcé du collectif. C’est aussi pour eux une preuve d’ouverture au monde et à leurs collègues dont ils tirent leur principale source d’énergie.

En cas de manque 💔 

Si leur environnement de travail ne laisse pas suffisamment de place aux interactions physiques, les collaborateurs sensibles à ce langage vont peu à peu le sentir peser sur leur humeur et leur motivation.

Ces collaborateurs ont besoin d’un minimum de tactile, même dans un contexte de travail. Sans ça, ils finissent par se sentir de plus en plus déprimés et perdent de leur énergie (“personne ne me salue réellement le matin, je pourrais tout autant être à l’autre bout du monde que ça ne dérangerait personne”).

Ils peuvent également avoir le sentiment que leurs collègues imposent des barrières très fortes et sont fermés à l’idée de tisser des relations personnelles au travail. 

Pour les plus extrêmes d’entre eux, ils peuvent enfin interpréter le manque de contact physique avec méfiance, et avoir l’impression que leurs collègues ou leur employeur cherche à leur cacher des choses.

S’il est exprimé de la mauvaise façon, auprès des mauvaises personnes 🖤 

Les collaborateurs qui n’apprécient guère les interactions physiques peuvent correspondre à deux catégories.

Les premiers sont simplement très gênés par les marques tactiles. Souvent peu friands des marques tactiles de manière générale, ils réservent ces dernières à leur cadre strictement personnel et vivent ce type d’interactions comme une violation de leur espace privé.

Les deuxièmes sont plus largement embarrassés par le manque de délimitations entre cadres professionnel et personnel. Ces derniers préfèrent conserver des barrières fortes avec leurs collègues, et n’apprécient donc guère les marques tactiles ou le fait simplement de faire des activités hors cadre professionnel avec leurs collègues.

Enfin et comme pour tout langage, certains collaborateurs y sont simplement insensibles parce qu’il leur paraît complètement normal de se saluer par un geste physique ou d’aller festoyer avec leurs collègues. Ceux-ci ne se sentiront pas particulièrement reconnus par les interactions physiques, mais ils pourront ressentir certaines caractéristiques liées au manque de reconnaissance mentionnées ci-dessus sur le long terme s’ils n’en bénéficient pas assez.

 

En conclusion

Rappelons que quels que soient les types et langages à privilégier, les marques de reconnaissance seront d’autant plus puissamment perçues qu’elles restent spontanées, personnalisées, et variées.

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=> Pour en savoir plus sur les différents types de reconnaissance en entreprise et quelles sont les formes les plus répandues, consultez cet article.

 

Enfin, n'oubliez pas de faire le test afin de savoir quel(s) sont vos langages de la reconnaissance